Une mode éthique : partie 1

Après une absence prolongée sur ce blog pour cause de stage, je reviens avec un article sur la mode éthique.

En effet Prêt à Porter Paris est un salon international de la mode et accessoires de mode qui s'est en février 2007 dernier à Porte de Versailles à Paris. Ce salon se divise en plusieurs univers de mode dont l'univers So ethic qui présente des marques branchées, engagées. Trois critères sont retenus pour exposer dans cet univers bio et trendy : le commerce équitable, le recyclage et le bio. Faute de ne pas y être allée, j'ai fait un tour de toile des marques mentionnées et présentes à So ethic.

Je vous conseille également d'aller visiter le blog de Raffa où sa maman qui est allée au salon nous transmet ses impressions et ses réticences concernant les changements du marché équitable international.

Portrait : Max Havelaar

Max Havelaar est une filiale de l’association mondiale Fairtrade Labelling Organization (FLO).

Max Havelaar n’est pas le nom du créateur de l’association mais le nom du héros d’un roman de 1860 écrit par Eduard Douwes Dekker qui s’intitule exactement Max Havelaar ou les ventes de café de la Compagnie commerciale des Pays-Bas. Ce roman décrit, déjà à l’époque, les inégalités dans les échanges commerciaux entre pays riches et pays pauvres. Il faut savoir que ce roman aurait pût s’appeler du nom de son auteur car le contenu est quasi autobiographique et c’est tout à son honneur. À l’époque il écrit pourtant sous le pseudonyme de Multatuli.

Le roman Max Havelaar raconte l’histoire d’un jeune fonctionnaire des Pays-Bas qui arrive dans les îles Java d’Indonésie pour être gouverneur de la province Banten. Bien vite il se rend compte que ce territoire est soumis à la dure loi du plus fort. En effet, les chefs de province profite des échanges internationaux pour se faire plus d’argent et donc de prendre les bénéfices sur les salaires des paysans. Ces derniers sont donc en situation d’esclavage. En plus de na pas être payés, les paysans se faisait voler leur bétail par les chefs eux mêmes. Ceux-ci avaient soif de pouvoir et de richesse.

Max Havelaar ne laissa pas passer cette injustice qui touchait 30 millions de javanais. Il brava l’hypocrisie des autochtones qui laissaient tout passer par lâcheté et mépris et fit part de ces atrocités à sa hiérarchie. Cette lutte acharnée pour défendre les populations pauvres lui a valu un blâme pour non respect des ordres.

Le roman eut un gros succès chez les néerlandais et permit au commerce de devenir plus juste dans les îles indonésiennes.

Merci Max Havelaar !

"Et, je le répète, je ne le demande pas pour moi, mais pour la cause que je défends, la cause de la justice et de l’humanité, qui est celle, en même temps, d’un intérêt politique bien compris." (Max Havelaar de Multatuli, 1860.)

Voici deux éditions du roman de Multatuli: l'ancienne et la nouvelle:

"Multatuli - Max Havelaar"©

Forum National du Commerce Equitable(FNCE)

Les vendredis 27 et samedi 28 avril 2007 se déroule le FNCE à la Cité des Sciences et de l'Industrie pour la troisième année consécutive. C'est le point de départ de la 7e quinzaine du commerce équitable qui est un événement national du 27 avril au 13 mai 2007.

Tous les publics sont attendus, tant les professionnels que les néophytes. Quatre grands espaces seront répartis à la Cité: un espace associatif, commercial, porteur de projets et conférences.

Cet événement est organisé par la PFCE, Max Havelaar et le Groupe SOS.

Je vous invite à visiter le site du FNCE pour plus d'informations.

Une entrevue avec Amélie, stagiaire à Lobodis.

Pourrais-tu me décrire en quelques mots la structure Lobodis ?
Il s'agit d'une structure de moins de 50 personnes, commercialisant des cafés équitables venant du Guatemala, Pérou, Bolivie Haïti, Rwanda et Éthiopie. Ils travaillent en direct avec ces pays c'est-à-dire qu'il y a le moins d'intermédiaires possibles.(principe du CE). Il torréfie leur café en France. A part leur produit phare, le café, Lobodis distribue aussi en Grande et Moyenne Surface (GMS) des produits sous la marque "Escale équitable": thé riz chocolat et sucre. Ce fut la première entreprise française à être certifiée par Flo-cert et portant donc l'insigne Max Havelaar dès 1993.
A l’approche de la quinzaine du commerce équitable, quelles actions préparez-vous ? Dans quelle partie du territoire français ?
Différents évènements:
*atelier dégustation de café ou comment déguster un café comme un professionnel, quels arômes, quels saveurs....Avec le grand public.
*expo photo sur le thème du café "le café de la terre à la tasse".
*jeux de société sur le CE et jeu de l'oie.
*dégustation et vente de produits équitables.
*films et documentaires.
*conférences.

Basé en Bretagne, Lobodis a fait le choix de centrer ces animations en Bretagne, sauf à Paris pour le forum national du CE.
Les villes touchées sont Nantes, Rennes et Saint-Brieuc.
On met en place des évènements comme « le village équitable » sur la place du commerce de Nantes (9 mai) ou on participent à des évènements comme « le marché solidaire » place des Lices à Rennes (8 mai).

En tant qu’acteur du commerce équitable, penses-tu que les actions que vous mettez en place sont efficaces, s’il y a des résultats ou est-ce toujours difficile de rapprocher les gens de ce genre de commerce alternatif ?
A l'occasion de la quinzaine du CE 2007, Lobodis a fait le choix de toucher au maximum le grand public par des ateliers , des jeux. En général et les années passées, beaucoup de conférences
sont mises en places, et celles-ci touchent surtout des personnes déjà sensibilisées, le fait de mettre en place des activités plus ludiques et attrayantes vont, on l'espère, attirées au maximum le grand public.

Penses-tu que vendre des produits équitables en grande distribution est en adéquation avec les principes du commerce équitable ?
Oui et non.
NON car on pourrait dire que la caissière de carrefour ne travaille pas dans des conditions très équitables et que les grandes règles et pratiques de ces géants de la distribution ne sont pas honnêtes et justes.
D'un autre côté, Lobodis a souhaité dès le début toucher les consommateurs de tous les jours, c'est-à-dire ceux qui se déplacent en GMS. Ainsi, Lobodis vend en GMS, pas par volonté de passer par ce circuit de distribution mais par volonté de toucher les gens de tous les jours. Les gens qui ne peuvent pas être sensibiliser pour diverses raisons, seront sensibilisés à travers un rayon de GMS. De plus, cela permet au consommateur lambda de pouvoir acheter des produits équitables sans se déplacer dans des petites boutiques telles que le réseau Artisan du Monde, ce sont les gens vraiment sensibilisés qui ont l'habitude d'aller dans ce type de commerce.

Mais il est vrai que les principes des GMS ne correspondent pas à l'esprit équitable.

Tu vas partir en Inde pour travailler avec l’ONG Speed trust, peux tu me parler de ce projet ?
Je pars à Chennai, sud-est indien au mois de septembre. Je vais en stage durant 3 mois, dans le cadre de ma formation à Nantes (TS+ commerce équitable et économie solidaire).
Je vais travailler avec l'ONG Speed trust, cette ONG bosse avec différentes associations françaises, indiennes ou encore anglaises sur place. Speed trust est chargé dans la ville de Chennai de s'occuper des personnes vivant dans les bidonvilles de cette même ville. Ces bidonvilles sont occupés par des femmes abandonnées avec leurs enfants la plupart du temps. L'ONG met en place différentes activités pour ces personnes : éducation des enfants, aide aux victimes du tsunami, production des femmes de produits 100% équitables : bijoux, jouets, batiks, décoration,... (voir site: speed trust et baladarshan (partie production)
Mon stage va se concentrer sur cette dernière partie avec l'aide de l'association Ashoca qui se charge d'importer ces produits en France dans des boutiques proposant des produits équitables.